Le traitement de la fibromyalgie
L’EULAR (European League against Rheumatism) a publié récemment de nouvelles recommandations pour traiter les symptômes de la fibromyalgie, cette maladie de type idiopathique encore mal connue liée, entre autres, à un dérèglement du système nerveux. On l’appelle aussi parfois à tort fibromalgie.
Pour réaliser cette mise à jour qui vient enrichir la longue histoire de la fibromyalgie, des experts répartis dans 12 pays européens ont évalué 107 revues ou méta-analyses tirées de 245 articles extraits de plus de 2.000 publications. Cette étude a mis en évidence les symptômes relatifs aux douleurs chroniques, aux troubles du sommeil, à la fatigue et au handicap quotidien éprouvés par les patients atteints, pour segmenter les variables de traitements contre la fibromyalgie.
Depuis 2007, année à laquelle dataient les dernières recommandations de l’EULAR, un nombre incalculable de tests cliniques ont été réalisés au tour de la maladie fibromyalgie.
Ainsi, l’EULAR recommande aujourd’hui au corps médical une prise en charge au cas par cas, avec une prescription de thérapies naturelles non-médicamenteuses en première intention. Les avis d’experts penchent pour une approche graduelle étayée par une prise de décision partagée avec le patient fibromyalgique. Le traitement initial devrait amener les personnes souffrant de fibromyalgie vers des thérapies non pharmacologiques. En cas de non-réponse, d’autres thérapies doivent être adaptées en complément et selon les symptômes de la fibromyalgie spécifiques de chacun.
Traitement naturel de la fibromyalgie en première intention
Recommandation classée forte
D’après les méta-analyses, la recommandation forte sur la base de traitement multidisciplinaire est l’exercice physique. La pratique douce des étirements, de la marche ou encore des sports aquatiques est à prendre en compte pour lutter contre la douleur et le handicap fonctionnel.
De plus l’exercice physique contribue à un meilleur moral grâce à la libération d’endorphines et est souvent bénéfique dans le cadre d’une fatigue chronique.
Traitements non-médicamenteux complémentaires
L’acupuncture s’est portée sur 16 essais cliniques dont 1.081 participants. Un examen de grande qualité a été particulièrement porté sur neuf essais cliniques dont 395 patients. Cet examen a démontré que l’acupuncture, ajoutée au traitement standard, a permis d’atténuer la douleur de 30% et d’améliorer l’état lié à la fatigue.
Les pratiques telles que la méditation, la sophrologie, le yoga et les techniques de relaxation sont proposées en complément pour leurs effets positifs sur la qualité de vie, la qualité du sommeil et la fatigue chronique. De plus, ces thérapies sont souvent bénéfiques pour soulager les maladies psychosomatiques éventuellement associées.
Les cures thermales auraient également des bénéfices sur la douleur et une meilleure qualité de vie. Le biofeedback, l’hypnothérapie et la kinésithérapie n’ont pas encore démontré leurs effets positifs dans le traitement de la fibromyalgie. Il en est de même pour la chiropraxie qui peut présenter des douleurs autres liées à la manipulation des vertèbres.
Les traitements médicamenteux de la fibromyalgie : placés en seconde intention
La médication est faiblement recommandée par l’EULAR et ne doit être envisagée qu’en cas de nécessité ou non-réponse aux traitements naturels non médicamenteux. Elle doit être suivie par un médecin et débutée à faible dose.
Lorsque les douleurs musculaires et/ou les douleurs articulaires évoluent en douleurs chroniques, certains médecins prescrivent des antalgiques ou analgésiques à base d’ibuprofène ou de paracétamol, voire à base de morphine. Ces médicaments ont pour but d’aider le patient dans la gestion de la douleur.
Pour diminuer le stress, les troubles du sommeil et l’insomnie, les sédatifs, anxiolytiques, antidépresseurs ou somnifères sont souvent prescrits. Mais attention encore, comme tout médicament, ceux-ci aussi doivent faire l’objet de suivis pour leurs effets secondaires et risques d’accoutumance notoires.
Les anti-inflammatoires non stéroïdiens (anti douleurs), les inhibiteurs de la recapture de la sérotonine (antidépresseurs) ainsi que les inhibiteurs de monoamine oxydase (antidépresseurs) n’ont pas révélé leur efficacité durant les études menées par ces experts.
Certains médicaments tels que les antalgiques à base d’opioïde de niveau 3 et les corticostéroïdes sont fortement déconseillés en raison de leurs effets secondaires et risques d’addiction.
La prise en charge par la psychothérapie
Bien que recommandées en seconde intention après avoir envisagé les traitements de première intention, les thérapies comportementales et cognitives s’avèrent efficaces dans de nombreux cas. En effet, ce suivi peut-être prescrit pour aider les patients touchés par cette maladie à accepter le diagnostic de la fibromyalgie et traiter les troubles de l’humeur, l’état dépressif ou les troubles anxieux, voire la déprime et la dépression.
Dans tous les cas, pour prévenir les céphalées (telles que la migraine), un syndrome du côlon irritable (ou syndrome de l’intestin irritable), l’hyperactivité, les myalgies telles que raideurs matinales ou encore le sommeil non réparateur et le syndrome des jambes sans repos, le patient gagne à s’intéresser aux thérapies naturelles pour améliorer son bien-être et soulager un bon nombre de troubles et douleurs persistantes et invalidantes. Le suivi psychothérapeutique peut aider le patient à mieux accepter sa maladie et le regard des autres qui peut être parfois difficile, notamment pour une personne fibromyalgique dans le cadre de son activité professionnelle.