La discopathie L5 S1

La discopathie L5 S1 est la plus commune des pathologies discales. En effet, les vertèbres L5 S1 se situent dans la zone critique de la partie basse du rachis lombaire juste au-dessus du sacrum : soit la charnière lombo-sacrée. Pour supporter le poids du torse, la colonne lombaire est plus sollicitée que la colonne dorsale et la colonne cervicale. Le disque intervertébral au niveau du segment L5-S1 est donc plus fragilisé que les disques dorsaux et cervicaux.

La pathologie étant asymptomatique pendant des années, les douleurs et symptômes associés tendent à survenir soudainement. Cela peut être à la suite d’un faux mouvement, d’un geste brusque ou de la charge d’un poids trop lourd.

Les douleurs liées à la discopathie L5 S1 se manifestent de façon aiguë dans le bas du dos (en ceinture), à la jonction du fessier comme le ferait un lumbago (blocage des structures articulaires entre deux vertèbres). Si cette discopathie dégénérative conduit à la formation d’une hernie discale, qui à son tour vient toucher l’une des racines du nerf sciatique, la douleur irradie alors dans la cuisse, et peut se propager dans toute la jambe jusqu’aux orteils.

Quelles sont les causes de la discopathie L5 S1?

Les causes de la discopathie L5 S1 ne sont pas uniquement attribuées au vieillissement discal. Elle intervient lorsque le processus de dégénérescence est plus rapide que le processus de régénérescence.

Alors, oui, l’âge est à prendre en considération. Au fil des ans, la formation discale tend à se dégrader. Etant moins bien irrigués en eau, oxygène et nutriments essentiels, le nucléus (noyau discal) et son environnement fibreux tendent donc à se déshydrater. Perdant de leur élasticité et de leur souplesse, les disques ne jouent plus correctement leur rôle d’amortisseurs. Ils perdent ainsi de leur résistance aux chocs. Outre l’âge, il faut se pencher sur l’hygiène de vie des personnes touchées précocement par la discopathie L5-S1.

Parmi ces causes, on observe souvent une sédentarité par manque d’activité, le tabagisme, la surcharge pondérale, les mauvaises postures répétées des métiers soumis aux ports de charges lourdes ou les postures des professions assises. Rappelons-le, situé entre la dernière vertèbre lombaire (L5) et la première vertèbre sacrée (S1), le segment à la jonction entre les lombaires et le sacrum endosse le rôle de soutenir toute la moitié haute du corps.

Quelles en sont les conséquences sur la santé du dos?

La maladie peut rester en sourdine durant des années. Il n’y a pas à proprement parler de douleur au niveau des disques en cas de discopathies. La douleur et les symptômes résultent des conséquences de la pathologie. Suivant l’évolution dégénérative du disque intervertébral L5-S1, un tassement des vertèbres peut se créer par la réduction de sa densité. L’apport en eau, oxygène et nutriments essentiels se dégradant, le disque se “dégonfle”. Lorsque le disque se retrouve aplatit de façon pathologique, on parle de pincement discal L5 S1.

De plus, il en résulte généralement une asymétrie de la fonction. Selon les mouvements du rachis, une pression est exercée d’un côté plus que de l’autre amenant une déformation du disque. Lorsque le disque forme une saillie vers l’extérieur de l’axe, on parle alors d’hernie discale lombaire. Si cette proéminence vient comprimer l’une des racines nerveuses, la douleur se manifestera alors en névralgie sciatique. En cas de complications avec troubles neurologiques et sphinctériens importants, la chirurgie avec pose d’une arthrodèse s’avère inévitable. Le chirurgien fixe une prothèse sur la face antérieure des vertèbres. L’intervention se fait sous anesthésie générale.

En outre, les répercussions sont également d’ordre articulaire. Les articulations postérieures de la colonne vertébrale forment un trépied avec chaque disque intervertébral. En diminuant l’espace intervertébral, il s’opère une contrainte supérieure sur les facettes articulaires sensibles. A long terme, en essayant de se rééquilibrer, la colonne vertébrale va générer une mauvaise posture. Pour compenser cette raideur, cette posture non naturelle va désordonner l’organisation hiérarchique de soutien vertébral et de ses articulations. Ce phénomène favorise le développement d’une arthrose localisée (arthrose lombaire) puis une discarthrose le long de la colonne vertébrale.

Au-delà du risque de développer une lombalgie chronique, la maladie amène la colonne vertébrale supérieure à compenser, sollicitant d’avantage les muscles du dos. Ceci entraîne d’autres problèmes de dos localisés hors de la région lombaire, ainsi que de nouvelles douleurs dorsales en fragilisant, notamment, le rachis cervical et être à l’origine d’une hernie discale cervicale.

Si le processus de dégénérescence continue de s’aggraver, on peut assister à un glissement vers l’avant de la vertèbre supérieure sur la vertèbre inférieure. On parle alors de spondylolisthésis au niveau du segment l5 s1. De même, si l’usure discale conduit au tassement du disque, il peut se former une bombance vers l’intérieur du canal rachidien (canal par où passe la moelle épinière).

Il est à noter que la scoliose est un facteur aggravant de l’altération discale entre les vertèbres lombaire L5 et sacrée S1.

Le diagnostic et les traitements de la discopathie L5 S1

Si vous consultez pour des douleurs se propageant depuis le bas du dos vers les membres inférieurs, votre médecin rhumatologue procédera à l’examen clinique des réflexes et évaluera la force de la musculature dorsale.

Ensuite, il vous sera prescrit des examens complémentaires tels que des clichés radiologiques voir une myélographie ou IRM médullaire dans le but de diagnostiquer s’il s’agit bien d’une maladie dégénérative du disque et/ou d’une autre maladie. Dans ce cas, l’IRM lombaire, ou le scanner, permet une exploration du canal rachidien. L’imagerie par IRM évalue l’état précoce d’une dégénérescence et des plateaux vertébraux voisins. Ce sont les mêmes examens qui sont proposés dans le cadre d’une discopathie C5 C6.

Selon les cas, il vous sera prescrit un traitement orthopédique tel que le port d’un corset, d’une ceinture lombaire ou d’un lombostat. Selon leur stade d’évolution, les discopathies nécessitent généralement des thérapies manuelles prodiguées par un kiné, un ostéo ou un chiropracteur. Ces manipulations auront pour but de corriger autant que possible les causes de la discopathie L5-S1 en agissant sur la mobilité articulaire, en détendant les muscles voisins et en procédant à des étirements maîtrisés. Les traitements médicamenteux quant à eux agissent uniquement en soulagement de la douleur (prise d’analgésiques et d’anti-inflammatoires non stéroïdiens).

Dans les cas extrêmes, la chirurgie telle que la laminectomie, ou encore la fixation d’une arthrodèse (dans le cas d’une spondylolisthésis par exemple) semble inévitable. La suite post opératoire nécessite une kinésithérapie. Le patient suit une rééducation de plusieurs mois suivant la convalescence. A noter que la position assise en transport lui sera interdite pendant les 3 à 4 semaines suivant l’opération, et ce, en tant que conducteur comme en tant que passager. Quoi qu’il en soit, la notion bénéfice / risque doit être discutée entre le chirurgien et le patient au préalable avant d’envisager toute intervention chirurgicale.

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