Qu’est-ce qu’une contracture musculaire?

Terme souvent évoqué dans le milieu sportif, la contracture musculaire se traduit par une contraction involontaire de fibres d’un groupe de muscles ou d’un muscle unique. Cette hypertonie limite les mouvements de l’articulation auquel le muscle ou l’ensemble musculaire est lié. La contracture peut survenir à tout moment pendant l’exercice physique.

Les muscles les plus fréquemment touchés par les contractures sont les fessiers, les mollets (jumeaux et soléaires), les cuisses (quadriceps et couturiers, ischio-jambiers et autres fléchisseurs), les gouttières vertébrales et les cervicales (trapèzes).

Le mécanisme de la contraction musculaire

Pour comprendre la contracture musculaire, il est important de comprendre le fonctionnent de la contraction du muscle.

Il s’agit de la faculté du muscle à se raccourcir et à exécuter ses fonctions. Ce phénomène se traduit par une connexion électromécanique. L’impulsion nerveuse se propage vers la cellule musculaire pour induire le mouvement.

Pour exemple, la contraction des muscles dits “squelettiques” permettent de soulever un poids du sol. Ce type de contraction est volontaire, mais peut aussi répondre au stimulus réflexe. Les muscles squelettiques se distinguent du muscle cardiaque et des muscles lisses (vaisseaux sanguins et appareil digestif) dont les contractions involontaires sont induites par le système nerveux autonome.

Le muscle strié, qui intéresse davantage les sportifs, est composée de fibres musculaires. Celles-ci englobent les myocytes (cellules musculaires), les protéines et enzymes qui forment ensemble une seule grande machine. Le sarcomère en constitue l’unité fonctionnelle contractile. On y retrouve:

• l’actine (protéine globulaire polymérisée en filaments),
• la myosine dont les deux têtes des ensembles filamenteux interagissent avec l’actine,
• la troponine,
• ou encore la tropmyosine.

Propagé à travers les fibres nerveuses, le stimulus de contraction atteint le corpuscule nerveux terminal (bouton synaptique). Delà, se libère le neurotransmetteur (généralement l’acétylcholine) qui génère l’ouverture des canaux du sodium. Ce phénomène entraîne la dépolarisation du calcium au niveau du sarcoplasme.

A cette étape, la Troponine C bloque encore l’interaction entre les tête des myosines. En s’y liant, le calcium permet le glissement entre la tropomyosine et la myosine. Une fois chargée, l’énergie de la myosine pousse l’actine au centre du sarcomère.

Ensuite, myosine et actine se détachent répétant le cycle pendant toute la durée de la contraction. La force musculaire qui s’y développe dépend directement du nombre de ponts acto-myosiniques ainsi formés.

Quels sont les symptômes?

Les symptômes de la contracture musculaire se manifestent par une douleur aiguë au repos, juste après l’effort. Si l’effort se poursuit, on assiste à un raidissement de plus en plus prononcé du muscle. La contracture se diagnostique par un examen clinique simple : un point dur se fait ressentir à la palpation.

Ne pas confondre crampes musculaires, spasmes et/ou froissements musculaires avec la contracture. La contracture musculaire s’étend dans la durée alors que la crampe se résorbe d’elle-même une fois le déséquilibre métabolique résolu.

Les symptômes impliquant une contracture musculaire sont clairement ressentis par le sujet, soit localement au niveau du muscle touché, soit à distance (référence aux points trigger).

Le symptôme principal est la rigidité musculaire, associée à une sensation de “dureté”. Le mouvement perd de sa fluidité limitant ainsi les activités quotidiennes. La performance du sportif est altérée en ne permettant pas un allongement du muscle.

Il est important de noter que chaque mouvement est effectué grâce à la contraction de certains muscles. Les muscles dits antagonistes qui doivent être libres pour réaliser les mouvements du segment squelettique. Lorsque le muscle antagoniste se contracte, il limite le relâchement et l’élasticité, d’où la sensation de raideur.

Par conséquent, des déclencheurs douloureux peuvent occasionner des douleurs articulaires. Ces dernières sont ici générées par de petites contractures musculaires, même à distance. Dans ce cas, il est essentiel de relâcher le déclencheur initial afin de dissoudre la douleur.

Dans le cas d’une fibromyalgie, trouble musculo squelettique, la fatigue musculaire est ressentie comme une contracture dont la douleur atteint son paroxysme le plus souvent au lever.

Quelles sont les causes de la contracture musculaire?

Lorsque le muscle est sollicité au-delà de sa limite d’endurance, la contracture musculaire apparaît. La charge excessive déclenche alors un mécanisme de défense. On note plusieurs causes de déclenchement de la contraction, parmi lesquelles:

• des désordres cellulaires avec certaines carences telles que le magnésium, le potassium et/ou le calcium générés par une fatigue musculaire importante liée à une sur-sollicitation;
• la préparation inadaptée à l’exercice physique;
• un réflexe de protection du muscle en réponse à un étirement important;
• les troubles de l’articulation;
• les déséquilibres de la posture, et donc, de la musculature, etc.

Les contractures musculaires produisent une augmentation involontaire et permanente du tonus du muscle touché. Contrairement au claquage, à l’élongation et/ou à la déchirure musculaire, la contracture ne présente aucune lésion.

Découvrez ci-dessous les principales causes plus en détail.

La contracture musculaire du sportif

Effort physique à l’excès, climat rude et manque d’échauffement sont les trois facteurs qui entraînent la contracture musculaire chez l’athlète. Le froid altère la circulation du sang et donc la vascularisation musculaire. Tandis qu’un entraînement à l’excès, ou à contrario, le manque d’exercices physiques soumettent les muscles à un stress.

La contracture musculaire due à l’inactivité physique

Nul besoin d’être un grand sportif pour souffrir de contracture musculaire. Celle-ci se manifeste également sur le muscle non-sollicité. Le moindre effort, comme soulever un objet ou autre léger faux-mouvement, suffira à générer une contracture.

En outre, les personnes qui effectuent un sport de façon occasionnelle sont davantage soumis au risque de contractures. Nous connaissons bien la “blessure musculaire du Dimanche” occasionnée par l’absence de pratique durant la semaine. Ce phénomène fait subir un effort soudain au corps durant le weekend.

Les contractures musculaires dues à une mauvaise vascularisation

Comme vu précédemment, les vaisseaux sanguins contribuent au bon fonctionnement musculaire. Le sang véhicule les nutriments essentiels (glucose, sels), l’eau et l’oxygène en direction des cellules. Dans le cas d’une pathologie et ou d’un déséquilibre altérant la vascularisation, le muscle manque alors des ressources énergétiques pour maintenir son bien-être.

Quelles sont les conséquences d’une contracture musculaire?

Les déchirures musculaires

En tant qu’athlète, la manifestation douleur/raideur pendant l’effort est le signal qu’il faut immédiatement stopper l’entraînement ou la course afin de ne pas aggraver la contracture. En forçant, celle-ci risquerait d’évoluer en lésion musculaire de type déchirure musculaire.

En outre, des points trigger peuvent être noués sans occasionner de douleur apparente, tout en prédisposant à la rupture de la fibre musculaire. Pour visualiser le phénomène, prenons l’exemple d’un groupe d’élastiques qui présenteraient les mêmes capacités d’étirement. Si l’un d’entre-eux est ponctué de petits noeuds, son étirement créera une tension anormale.

En comparant cet ensemble d’élastiques aux fibres musculaires, on comprend aisément qu’une lésion puisse se produire sur ces fibres. La lésion peut poindre à leurs extrémités (insertion myo-tendineuse), ou en amont ou en aval du point.

Les déséquilibres du rachis vertébral

Inutile de pratiquer une activité sportive pour souffrir de contractures musculaires dans le dos. La sédentarité, le port de charges lourdes ou les mauvaises postures au bureau, comme dans votre canapé, sont autant de risques de développer des contractures musculaires. Même si celles-ci ne sont pas graves de prime abord, la répétition génère un impact inévitable sur l’équilibre de la colonne vertébrale. Voilà pourquoi, il est primordial d’y prêter attention.

Le déséquilibre de la musculature dorsale crée à moyen terme une pression sur la colonne vertébrale. N’étant plus harmonieusement détendus de part et d’autre de l’axe, les muscles contractés exercent une pression anormale sur le rachis. Perdant de leur alignement naturel, les vertèbres ont tendance à déformer le disque intervertébral (autant d’amortisseurs séparant chaque vertèbre. Il se développe alors les discopathies telles que la hernie discale (une saillie vers l’extérieur de l’axe) ou encore pincement du disque.

Selon la région du dos où la hernie discale se forme, on assiste au déclenchement de douloureuses névralgies. La zone bas du dos (région sacro-lombaire) aura tendance à développer la sciatique ou la cruralgie (irradiany dans l’un des membres inférieurs), tandis que la partie haute (cervicales, région de l’épaule) créera fréquemment la névralgie cervico-brachiale, ou plus rarement une névralgie d’Arnold.